Bukavu/Slam : Découvrez Estella Alias Gueule d’Ange, une étudiante en médecine et slameuse!

Bukavu/Slam : Découvrez Estella Alias Gueule d’Ange, une étudiante en médecine et slameuse!

En République Démocratique du Congo, dans la ville de Bukavu, entre les couloirs de l’université et les scènes de slam, Estella, alias Gueule d’Ange, nous raconte son parcours atypique où l’art et les études cohabitent harmonieusement. Au micro de Découvertose-Média, ce jeudi 16 mai 2024, nous vous faisons découvrir la vie artistique et estudiantine d’Estella.

Bien que ses premiers pas dans le slam aient été à l’université, l’art reste une priorité. Initialement attirée par le rap, Estella a rapidement constaté que les textes qu’elle interprétait ne reflétaient pas ses propres aspirations. C’est alors qu’elle s’est tournée vers l’écriture et sa rencontre avec des amis et mentors à l’Institut français de Bukavu a été déterminante pour son évolution artistique.

« J’ai commencé le slam avant de me lancer en médecine, donc j’adapte la médecine à ma vie artistique. Je jongle entre l’important, le nécessaire et l’urgent. J’ai commencé par l’interprétation de quelques raps, mais ça ne me convenait pas », confie Estella.

Art et études, deux mondes distincts !

Bien que ses études en médecine et sa carrière artistique semblent dissociées, Estella écrit parfois sur des thèmes liés à la santé. L’engagement artistique a modifié sa perception des études.

« Ma vie artistique et ma vie estudiantine n’ont pratiquement rien à voir. Depuis que je suis à fond dans l’art, j’ai une vision différente des études, ma vie artistique dépend des résultats académiques, donc il y a plus de pression et d’implication », précise-t-elle, tout en admettant ne pas avoir encore pleinement exploité ce lien dans son art.

Sources d’inspiration variées

Quant à ses thèmes d’écriture, Estella puise son inspiration dans ses expériences personnelles, celles de son entourage, et d’autres artistes. Soulignant son désir de se distinguer dans une scène artistique où les slameurs de Bukavu ont tendance à aborder les mêmes sujets.

« Je n’ai pas de thème précis, j’écris sur tout ce qui m’inspire », explique Estella avec enthousiasme.

Le slam lui a enseigné la résilience, elle voit également le slam comme un moyen d’aborder des sujets tabous et de proposer de nouvelles perspectives sur la vie. Pour elle entre les études, la famille, la société, et l’art, il y a beaucoup d’enjeux à exprimer à travers l’art.

Un souvenir marquant

Elle se souvient avec émotion de son premier grand trac sur scène en 2021 lors d’un concert organisé par Julien Limortel, Fall, et El’art.

« C’était la deuxième édition de Triomysterio et je devais faire la première partie. C’était une petite scène, mais l’événement me tenait tellement à cœur que j’avais un trac immense » raconte-t-elle avec émotion et bravoure.

Malgré la pression, Estella reste optimiste et son projet majeur est le festival Artistik_Fest en juillet, tandis que sur le plan académique, elle vise à terminer l’année sans que ses études n’entravent sa vie artistique.« Je me vois réussir dans les deux domaines », dit-elle avec détermination et audace.

« Tenez bon! L’art est très combattu ici, surtout par nos aînés et parents qui ne voient d’avenir que dans les études. Ne relâchez pas vos études pour l’art, ou à cause de l’art. », explique-t-elle son message aux femmes de Bukavu.

Conseils aux femmes artistes !

En dehors du slam, Estella s’essaie au rap et au chant, mais concilie difficilement l’art et ses études en médecine. « En dehors de l’art et de la médecine, je ne fais rien de plus », conclut-elle.

Cet entretien révèle le parcours inspirant d’une jeune femme qui, entre art et médecine, continue de tracer sa voie avec passion et détermination.

Kyokya MIRIAM

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1 Comment

  1. JIWE Justin Don Bénit

    Wow, Que des encouragements ma Petite cousine chérie !
    Je te vois dans les grands pas, résolument engagé dans la réussite d’un plan de Vie que tu fais déjà mieux et bien. Courage ma Dada Estella

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