La polémique éclatante du jeune rappeur de Bukavu : « Jomar, un génie incompris ou un phénomène préfabriqué ? »

La polémique éclatante du jeune rappeur de Bukavu : « Jomar, un génie incompris ou un phénomène préfabriqué ? »

Lundi 5 août 2024 – Découvertose-Média a eu l’honneur d’accueillir Jomar, de son vrai nom Markiz Jomar, un jeune rappeur talentueux de Bukavu, qui fait parler de lui. Considéré comme le porte-parole de la nouvelle génération par certains, et une étoile montante qui a ébloui les festivaliers lors de presque tous les événements culturels de sa ville, Jomar suscite aussi des débats passionnés sur la scène musicale locale. Plein d’enthousiasme et de promesses, il ne laisse personne indifférent, et ses prises de position tranchées ne font qu’amplifier l’aura de mystère et de controverse autour de lui.

« Moi, c’est Jomar, je suis artiste de la région de Bukavu, je fais le rap en français et en kiswahili. Je suis très polyvalent, là j’essaie de déposer ma signature dans le rap français. Tu sais, la musique, on ne la fait pas pour nous, mais pour le monde. »

 Ces mots ont résonné profondément chez ses admirateurs, mais ont également soulevé des questions parmi les critiques. Est-il vraiment un prodige autodidacte, ou y a-t-il plus dans son histoire que ce qu’il laisse entendre ?

Un talent inné ou une aubaine divine ?

Markiz Jomar, connu sous le pseudonyme de Jomar, a une approche très spirituelle et presque mystique de son art. Lors de son entretien avec Découvertose-Média, il explique : « Je peux dire que c’est un don, personne ne m’a montré ou poussé. Je ne sais pas si c’est Dieu, je ne sais pas trop. Je me suis lancé seulement. »

Un message d’encouragement malgré les défis

La scène musicale locale à Bukavu est notoirement difficile, avec des opportunités limitées et un soutien financier souvent absent. Pourtant, Jomar reste optimiste et encourage les jeunes à poursuivre leurs rêves malgré les obstacles.

« Si on a peur de commencer, on ne fera rien, donc si tu veux obtenir quelque chose, il faut prendre des risques, peu importe les risques. Donc qu’ils se lancent dans le game, qu’ils se fassent confiance profondément, le courage ne trahit jamais. »

Un artiste polyvalent et visionnaire

Ce qui distingue Jomar des autres artistes, c’est sa polyvalence et sa capacité à s’adapter. Il se considère comme un « beat maker » qui crée et enregistre ses propres chansons en studio. « Je suis trop du genre à écrire des chansons au studio. Je suis là, le beat maker lance le truc, et je commence à composer, puis j’enregistre. » Son processus créatif, fluide et spontané, lui permet de rester authentique et connecté à son public.

Jomar est également un fervent lecteur, cherchant constamment à s’enrichir et à améliorer ses compétences. « J’aime trop lire des bouquins, tu sais ça enrichit beaucoup, j’écoute trop les artistes du genre et il ne suffit pas de les écouter, mais en profondeur et au fur et à mesure ça avance. Quand tu travailles dur pour améliorer tes compétences, ça va venir au fil du temps. »

Un miroir de la société

Pour Jomar, les artistes sont des miroirs de la société, obligés de refléter ce que le public veut voir. Il croit fermement que la musique doit être authentique et représenter la réalité de la vie quotidienne. « Nous, les artistes, nous sommes des miroirs, nous sommes obligés de transmettre ce que le public veut voir. Moi, je chante ce qui est réel. Aujourd’hui c’est peut-être la guerre à l’Est, demain sera une autre thématique. »

Cette conviction profonde se retrouve dans ses chansons qui abordent des thèmes variés et souvent poignants. En mettant en lumière les réalités sociales et politiques de sa région, Jomar espère non seulement divertir, mais aussi éduquer et sensibiliser son audience.

La route vers le succès

Malgré les nombreux défis, Jomar reste optimiste et déterminé à faire évoluer la scène musicale locale. « En tout cas, ça va, je ne suis pas du genre à me plaindre, soi-disant que la musique de chez nous ne paye pas. Je suis du genre à lutter et à changer des choses. Car on dit toujours que si tu veux conquérir le monde, il faut d’abord conquérir ton cœur. Donc là, je dois aimer la musique de chez nous, ça va bientôt avancer. »

Ses paroles résonnent comme un appel à l’action pour les jeunes artistes de Bukavu, les encourageant à persévérer et à croire en leurs rêves malgré les difficultés. Pour Jomar, chaque défi est une opportunité de croissance et de progrès, et il voit chaque obstacle comme un tremplin vers un niveau supérieur.

Un espoir pour l’avenir

Avec des projets ambitieux pour l’année 2024, Jomar promet à ses admirateurs de grandes réalisations. Son engagement envers son art et sa communauté est indéniable, et il est déterminé à laisser une marque indélébile dans le paysage musical de Bukavu et au-delà.

 « Je ne peux pas dire que je traverse la galère, parce que pour moi la galère, le défi n’existe pas, c’est juste des opportunités, pour moi le défi, c’est le chemin qui m’amène au niveau supérieur chaque moment où je tombais, c’était l’opportunité de sauter encore plus haut. »

En embrassant les défis avec une attitude positive et en encourageant les autres à faire de même, Jomar incarne l’esprit de détermination qui caractérise la nouvelle génération d’artistes de Bukavu.

Interview exclusive réalisée par Kyokya MIRIAM

Kyokya Miriam

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