Le nom d’Anicet Kitambo commence à résonner au-delà des frontières congolaises. Ce jeune danseur, interprète et chorégraphe, a fait ses débuts à seulement 13 ans en créant un groupe de danse avec des amis de son quartier. Aujourd’hui, il est reconnu pour sa capacité à transformer les mouvements quotidiens en véritables œuvres d’art chorégraphique.
Un parcours remarquable
La passion d’Anicet pour la danse l’a poussé à se lancer très tôt dans un parcours exigeant. En 2017, il intègre les ateliers des Studios Kabako sous la direction du célèbre Faustin Linyekula, une figure de proue de la danse contemporaine en Afrique. Cette expérience marque un tournant décisif dans sa carrière. En 2018, Anicet attire l’attention de l’Alliance Française de Kisangani, où il se distingue lors d’un atelier animé par Wesley Ruzibiza. L’année suivante, il représente fièrement sa ville natale de Kisangani lors d’un projet « flash mob » organisé par l’ambassade de France à Kinshasa, un événement qui lui permet de se faire connaître à l’échelle nationale.
Un style inspiré et unique
Les années qui suivent confirment le talent d’Anicet Kitambo. Il participe à plusieurs éditions de l’atelier de recherche chorégraphique Mututo Dans’Afrika, sous la direction de Patrick Haradjabu et avec l’accompagnement de maîtres tels que Salia Sanou et Wanjiru Kamuyu. Ces expériences enrichissent sa palette artistique et affinent son style, un mélange subtil de mouvements du quotidien et de réalités sociales, reflétant sa vision unique du monde.
Un Artiste en Pleine Ascension
En 2023, Anicet quitte Kisangani pour explorer de nouvelles scènes à l’Est du pays. Son voyage le mène à Bukavu, en passant par Aru et Goma, où il participe à des événements de renom tels que le Goma Dance Festival et le EANT Festival à Kigali. À Bukavu, il présente sa première pièce chorégraphique lors de la soirée Danse Création à l’Institut Français, un succès qui marque un nouveau jalon dans sa carrière. Sa participation aux ateliers animés par des chorégraphes de renom comme Vincent Harisdo et Olivier Tarpaga enrichissent encore son parcours.
Un impact social puissant
Pour Anicet, la danse n’est pas seulement une forme d’expression artistique, mais un moyen de communiquer des messages puissants et de guérir les blessures émotionnelles. À travers ses créations, il aborde des thèmes personnels ainsi que des questions sociales qui touchent profondément la jeunesse congolaise. Son travail vise à inspirer, motiver et offrir de l’espoir, tout en démontrant que la danse peut être un outil de changement social.
Qu’est-ce que l’avenir réserve à Anicet Kitambo ?
L’année 2024 est une étape clé pour Anicet. Il participe au projet Centre de Ressources animé par Faustin Linyekula et interprète la pièce « PENSÉE » de Darel Longundu au festival RCGL. En parallèle, il est sélectionné pour le court-métrage « MAMBAMUTU » de Florence Bermond et suit une formation à l’école des Sables au Sénégal. Avec des projets futurs qui s’annoncent tout aussi passionnants, Anicet Kitambo continue de tracer sa route avec détermination, laissant une empreinte indélébile dans le monde de la danse contemporaine congolaise.
À travers son travail, Anicet Kitambo incarne la résilience, l’ambition et l’espoir. Pour les jeunes artistes congolais, il est un modèle, prouvant que le travail acharné et une vision claire peuvent mener à des sommets inexplorés.
Anicet Kitambo défie les stéréotypes dans « Aller-Retour »
Dans son dernier spectacle, « Boomerang », présenté fin août à l’Institut Français de Bukavu, le chorégraphe Anicet Kitambo explore la théorie du donner et du recevoir, du karma, et l’importance de se souvenir d’où l’on vient pour comprendre où l’on va. Avec une note d’intention profondément personnelle, Anicet questionne les jugements portés sur les artistes, notamment le stéréotype du « bwaka ngunda », cette idée persistante que les artistes ne cherchent qu’à quitter leur pays pour l’Europe.
À travers ce spectacle, Anicet Kitambo s’attaque aux clichés et invite le public à réfléchir sur les répercussions de leurs actions, en montrant que l’énergie donnée finit toujours par revenir. Pour plonger dans l’univers de ce chorégraphe inspirant, écoutez l’audio du slam réalisé par le slameur Mérou MEGAPHONE, qui transmet en paroles le message puissant de ce spectacle.
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