Vous avez manqué Les Rassérénées ? Découvrez Ce qui a touché Bukavu en plein cœur !

Vous avez manqué Les Rassérénées ? Découvrez Ce qui a touché Bukavu en plein cœur !

Née des réflexions profondes et des discussions passionnées entre les autrices Mathilde Faure et Laura Sheilla Inangoma, la pièce Les Rassérénées plonge au cœur des défis que rencontrent les femmes dans leur quête d’autonomie et de réappropriation de leurs corps. Dans une salle d’attente à Bujumbura, deux femmes, F (française) et B (burundaise), se croisent. À travers leurs échanges, elles dévoilent une réalité universelle : le combat incessant pour affirmer ses choix face aux injonctions sociales, politiques et médicales.

Ce vendredi 20 septembre 2024, la pièce a été présentée à l’Institut français de Bukavu, et elle a touché le cœur du public, suscitant des émotions profondes et des réflexions sur les luttes féminines à travers le monde. Le lieu de spectacle était comble, et l’atmosphère vibrante témoignait de l’impact fort et direct de la performance. Les Enfoirés de SaNoLaDante ont su capturer l’attention et l’imaginaire des spectateurs, qui se sont retrouvés plongés dans les réalités poignantes et universelles des personnages.

Une œuvre née d’une réflexion profonde

 L’objectif était de donner une voix aux femmes dans leur quête de liberté et de réappropriation de leur corps. Les thématiques abordées dans la pièce sont à la fois actuelles et universelles : le désir de maternité, ou non.

Selon Mathilde Faure, autrice et comédienne incarnant F, explique que ce dialogue permanent, entre des réalités culturelles et personnelles parfois opposées, permet d’ouvrir un débat essentiel.

 « Cette pièce est le résultat de nombreuses discussions où nous avons cherché à comprendre comment, en tant que femmes, nous pouvons reprendre le contrôle de nos propres vies, malgré les pressions extérieures », a-t-elle dit.

Un récit captivant et poignant

Dès les premiers instants de la pièce, la tension entre les deux personnages est palpable. La gêne initiale entre F et B, et leurs silences lourds de sens, questionnent la notion de choix. Les dialogues sont d’une intensité rare, ponctués de moments de réflexion, d’humour et de douleur. Chaque phrase semble pesée et renvoie à des enjeux plus larges que ceux de la simple sphère personnelle.

Dans une mise en scène sobre et efficace de Josué Mugisha, la scénographie pensée par Dorine Munezero a permis de rendre chaque interaction entre les deux personnages encore plus immersifs. Les jeux de lumière et les sons ont créé une ambiance à la fois intimiste et universelle, dans laquelle chaque spectateur pouvait se retrouver.

Pépita Mpuhwe, qui joue le rôle de B, raconte : « J’ai voulu incarner cette femme qui, bien que forte en apparence, se sent oppressée par les injonctions de la société. J’espère que le public a pu ressentir la complexité de ses émotions, ce tiraillement constant entre ce qu’elle veut vraiment et ce que la société attend d’elle ».

Une prestation qui a ému Bukavu

La performance de ce soir-là n’a laissé personne indifférent. Le public, captif du début à la fin, a été profondément touché par la manière dont la pièce aborde des sujets tabous, parfois invisibilisés dans les discussions publiques. La fin de la représentation a été marquée par un long silence, avant que les applaudissements ne fusent, signe d’une émotion collective.

« Je ne trouve pas les mots pour décrire ce que j’ai ressenti », confie Sarah, une jeune femme présente dans la salle.

Elle complète,

 « C’est la première fois que je me sens aussi représentée sur scène. J’ai pleuré, j’ai ri, et je me suis sentie forte. Cette pièce m’a donné de l’espoir, et j’espère qu’elle touchera encore plus de femmes ».

De son côté, Anicet, un jeune homme également parmi le public, ajoute que ce genre de théâtre change la manière dont on voit les choses.

« J’étais venu sans attentes particulières, mais je repars avec un esprit ouvert. Ces questions sur le corps des femmes sont importantes et devraient être abordées plus souvent », raconte-t-il avec confiance.

L’harmonie d’une présentation magistrale

L’un des aspects les plus salués de cette performance reste l’harmonie avec laquelle la troupe a su capturer et maintenir l’attention du public. Chaque élément, de la mise en scène à la performance des comédiennes, a été minutieusement orchestré. Les Rassérénées, au-delà de ses dialogues, est une œuvre visuelle et sonore où chaque détail compte. Le soin apporté aux transitions entre les scènes, aux changements d’ambiance et aux gestes a contribué à créer une expérience presque méditative pour les spectateurs.

« Nous avons travaillé dur pour que chaque spectateur se sente concerné et interpellé. Cette pièce parle de deux femmes, mais elle est destinée à tout le monde. Les thématiques abordées transcendent les genres et les cultures », explique Davy Joël ishimwe, le régisseur de son de cet événement.

Une tournée pleine de promesses

Après Bukavu, Les Rassérénées poursuit son chemin à travers une tournée régionale. Après avoir été jouée à Bujumbura, la pièce s’apprête à voyager à travers plusieurs villes d’Afrique centrale et orientale, pour toucher encore plus de publics.

 « Il est essentiel que cette pièce soit vue par des publics différents. Les questions que nous posons ne concernent pas uniquement une région ou un groupe spécifique, elles parlent à tout le monde, et surtout, elles sont importantes pour l’avenir des femmes dans notre société », explique Mathilde Faure avec confiance.

Une expérience à ne pas manquer

La pièce Les Rassérénées est bien plus qu’un simple spectacle, c’est une invitation à la réflexion, à l’empathie et à l’action. En abordant des sujets aussi sensibles que la liberté des choix féminins dans une société encore patriarcale, elle ouvre une porte vers un débat nécessaire.

La réaction du public de Bukavu, ému et enthousiaste, témoigne de la réussite de cette œuvre théâtrale engagée. Pour ceux qui auront la chance de la voir lors de sa tournée prochaine à Kigali, Les Rassérénées promet de marquer les esprits et de laisser une empreinte durable dans le cœur des spectateurs. Un spectacle à voir absolument, pour les amateurs de théâtre engagé, mais aussi pour tous ceux qui cherchent à comprendre les luttes et les espoirs des femmes d’aujourd’hui.

#La voix d’attraction

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