Chaos à Goma : Quand l’autorité urbaine étouffe l’espoir des festivaliers

Chaos à Goma : Quand l’autorité urbaine étouffe l’espoir des festivaliers

L’annonce est tombée comme un couperet. Le Festival Amani, prévu pour se tenir du 14 au 17 novembre 2024 à Goma, est annulé à seulement deux jours de son lancement. Une décision prise par le Commissaire Supérieur Principal Kapend Kamana Faustin, maire de la ville, invoquant des raisons sécuritaires liées à une manifestation projetée par un mouvement citoyen. Cette décision suscite indignation et colère, tant auprès des festivaliers que des organisateurs.

Moins d’un mois avant cette annonce, Guillaume Bisimwa, directeur artistique du Festival Amani, avait pourtant rencontré les autorités provinciales pour confirmer la tenue de l’événement au village Ihusi à Kituku. Alors pourquoi ce revirement soudain ? La question de la sécurité invoquée par la mairie soulève plus d’interrogations qu’elle n’apporte de réponses. Était-il impossible d’anticiper les risques potentiels ? Comment expliquer que l’autorité urbaine « n’était pas au courant » d’un festival d’une telle envergure, qui en est pourtant à sa dixième édition ?

Cette annulation de dernière minute traduit un manque flagrant de respect envers les festivaliers, les organisateurs et les invités nationaux et internationaux. De nombreux ambassadeurs de la paix, des artistes et des amoureux de la ville sont déjà à Goma pour célébrer cet événement unique, qui vise à promouvoir la paix dans une région meurtrie par les conflits.

Questions troublantes : Pourcentage ou rétro-commissions ?

Certains observateurs n’hésitent pas à pointer du doigt des motivations peu avouables derrière cette décision. La culture paie-t-elle une fois de plus les frais d’un système gangrené par des intérêts personnels ? Serait-ce une question de pourcentages non versés ou de rétro-commissions non obtenues ? Si tel est le cas, c’est une véritable insulte non seulement pour les habitants de Goma, mais aussi pour les valeurs que ce festival entend défendre : la paix, la solidarité et l’espoir.

Une honte pour la ville de Goma et pour l’art

L’annulation du Festival Amani à la dernière minute est une humiliation pour Goma. Elle ternit l’image de la ville et jette le discrédit sur sa gouvernance. Comment promouvoir la paix et attirer des investissements culturels si l’organisation d’un événement aussi emblématique est traitée avec autant de désinvolture ?

Cette décision prive également les jeunes talents de la région d’une plateforme essentielle pour exprimer leur créativité et faire entendre leur voix. L’art, qui est souvent un moyen de guérison et de réconciliation, semble être relégué au second plan face à des intérêts politiques ou financiers.

Un message alarmant pour la paix

Depuis sa création, le Festival Amani a été un symbole de résilience et d’espoir. Cependant, force est de constater que la paix semble se cacher toujours plus loin de là où on la cherche. Cette annulation est un triste rappel que, malgré les efforts des artistes et des organisateurs, la paix reste fragile dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Les habitants de Goma méritent mieux. Ils méritent des dirigeants capables de protéger et de promouvoir des initiatives porteuses d’espoir. Ils méritent que leur voix soit entendue, et que leur culture soit respectée.

La culture comme bouc émissaire

L’annulation du Festival Amani est une occasion manquée, un acte qui jette une ombre sur l’avenir culturel de Goma. Mais elle doit aussi être un signal d’alarme : il est temps pour les citoyens, les artistes et les leaders d’unir leurs forces pour défendre la culture contre les ingérences et les calculs politiques. La paix ne viendra pas d’un silence imposé, mais d’une musique jouée ensemble, en harmonie.

#Voix d’attraction

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