Un après-midi d’octobre 2024, Découvertose-Média a contacté Joy Gioia KAYAGA, artiste polyvalente, slameuse, écrivaine et entrepreneure culturelle. Installée au Burundi, elle revient sur son parcours, ses projets et son lien indéfectible avec l’art. Entre slam, préservation du patrimoine africain et écriture, Joy, une femme rayonnante se dévoile à notre reporter.
Découvertose-Média : Bonjour Joy Gioia !
Beaucoup pensent que vous avez laissé le slam derrière vous. Est-ce vrai ?
Joy Gioia : (Rires) « Pas du tout ! Je continue à monter sur scène dès que l’occasion se présente. Le slam reste une partie intégrante de moi. J’organise encore des ateliers, je fais des concerts… mais c’est vrai qu’il n’est plus mon activité principale depuis 2020. »
D-M : Qu’est-ce qui a changé depuis ?
J.G. : « Mon installation au Burundi a marqué un tournant. J’ai fondé KIOKA (Kids of Katiopa), une entreprise culturelle dédiée à la préservation du patrimoine. Nous travaillons, par exemple, sur la forêt sacrée de la Kibira, un lieu chargé de spiritualité et d’histoires. L’objectif est de préserver non seulement l’environnement, mais aussi les traditions, les croyances et les récits des communautés locales. »

D-M : Vous semblez très investie dans ce projet. Que représente-t-il pour vous ?
J.G. : « Beaucoup. La Kibira est un lieu unique, lié à Imana (Dieu dans la tradition burundaise) dont on disait que la Kibira était la demeure, une entité divine qui veille sur la forêt. À travers KIOKA, nous voulons préserver cet héritage en collectant les légendes et en ouvrant un centre culturel dans quelques mois. Ce sera un espace d’échanges, d’apprentissage et de célébration de notre culture. »
D-M : En parallèle, vous avez écrit un roman. Pouvez-vous nous en dire plus ?
J.G. : « Oui, c’est un rêve d’enfant devenu réalité. Mon roman suit un inspecteur sexagénaire enquêtant sur la disparition mystérieuse d’une jeune fille dans la forêt de la Kibira. L’histoire mêle réalisme, spiritualité et introspection. Les thèmes centraux sont le pouvoir spirituel des femmes et la perte progressive de nos racines culturelles. »
D-M : Où en êtes-vous avec ce projet ?
J.G. : « La première version est achevée, et un agent littéraire est confiant quant à son potentiel. Cela prendra peut-être deux ans avant publication, mais je suis patiente. En attendant, je prépare mon retour à la scène pour début 2025 avec de nouvelles performances slam. »

D-M : Le slam reste donc une priorité ?
J.G. : « Absolument. Je n’ai jamais vraiment arrêté, même si mes activités avec KIOKA et l’écriture m’occupent beaucoup. C’est juste que je m’exprime autrement pour le moment. Avec deux EP et quatre recueils de poésie, j’ai de quoi nourrir mes performances pour les années à venir. »
D-M : Vous semblez aussi passionnée par le sport. C’est un nouvel équilibre pour vous ?
J.G. : « Tout à fait. J’ai découvert le fitness, la musculation et même le kick-boxing au Burundi. Ces disciplines me procurent une force mentale et physique incroyable. Cela complète ma spiritualité, qui reste profondément ancrée dans la nature et mes racines africaines. »
D-M : Avec autant de projets, où vous voyez-vous dans cinq ans ?
J.G. : « Toujours à raconter des histoires, que ce soit par le slam, l’écriture ou mes projets culturels. J’espère aussi inspirer d’autres à se reconnecter à nos racines et à voir l’art comme un outil de transformation personnelle et collective. »
D-M : Un dernier mot pour vos fans et nos lecteurs ?
J.G. : « N’abandonnez jamais vos passions. Quelles que soient les circonstances, il n’est jamais trop tard pour découvrir, créer et partager.
Entre audace et engagement, Joy Gioia prouve que l’art, lorsqu’il est enraciné dans une vision sincère, transcende le temps et les frontières. Restez connectés : l’histoire de Joy ne fait que commencer, à la prochaine !
Par Kyokya MIRIAM
pole sana
Beaucoup d’encouragement mon cher frère Élie depuis Bukavu.
Ralph Ferdinand kambu depuis Kinshasa