Du 19 au 23 novembre 2024, l’Institut Français de Bukavu a accueilli le prestigieux Masterclass « The Political Body », dirigé par Serge Aimé Coulibaly. Ce chorégraphe de renommée internationale, surnommé le baobab de la danse africaine, a offert une formation intense et transformatrice dans le cadre du projet Danse Sans Frontières.
« Le corps est un livre ouvert, il raconte des histoires que les mots ne peuvent exprimer, et ces histoires peuvent changer des vies. »
Dès les premiers instants, le Masterclass « The political body » a plongé les participants dans une réflexion profonde. Comment le corps peut-il refléter des réalités sociales ? Comment un mouvement devient-il un message ? Ces questions ont guidé les sessions animées par Serge Aimé Coulibaly, un artiste dont les créations ont marqué les scènes des quatre continents.
La grande salle de l’Institut Français de Bukavu s’est transformée en un espace d’échange où chaque mouvement portait une signification. Les participants ont appris à transcender la technique pour laisser émerger des récits personnels, parfois bouleversants, souvent inspirants.

Serge Aimé Coulibaly, une figure emblématique
L’animateur de ce Masterclass n’est pas un inconnu dans le monde de la danse contemporaine. Depuis plus de deux décennies, Serge Aimé Coulibaly parcourt les scènes internationales avec des œuvres engagées comme Kalakuta Republik ou I Have a Dream. Originaire du Burkina Faso, il dirige Faso Danse Théâtre et Ankata, un laboratoire de création basé à Bobo-Dioulasso.
À Bukavu, il a apporté son expertise unique. Sa pédagogie, à la fois rigoureuse et bienveillante, a permis aux danseurs de s’approprier des concepts complexes et de les traduire en gestes percutants. Pour lui, « le corps est un territoire de revendication et d’expression qui transcende les frontières culturelles ».
Des participants inspirés et engagés
Chaque journée du Masterclass était structurée autour de sessions pratiques et de discussions. Les matinées commençaient par des exercices visant à libérer le corps, à affiner la technique et à explorer l’improvisation. Les après-midis, quant à eux, étaient consacrés à la création collective.
Le moment le plus marquant fut sans doute la présentation finale, où les participants ont pu exprimer, à travers une performance, tout ce qu’ils avaient assimilé durant cette expérience. La salle, comblée d’émotions, a applaudi des œuvres qui racontaient la résilience, la quête de liberté et la force de la communauté.

Pour Josh Masheka, cofondateur de Fire Danse, « ce Masterclass nous a permis de comprendre que la danse ne se limite pas à l’esthétique. Elle peut être une arme puissante pour sensibiliser et engager nos communautés. »
L’intensité de la formation a permis à des danseurs comme Dareel Lugundo, directeur de Mot’Art, d’approfondir leur vision artistique.
« Travailler avec Serge Aimé Coulibaly, c’est apprendre à écouter son corps et à lui permettre de communiquer avec le monde. Ce que nous avons vécu ici est une véritable école de la vie », explique Dareel.
En cinq jours, les participants ont créé une performance collective, mélange de mouvements contemporains et de récits personnels. Cette présentation finale, tenue devant un public restreint, a ému et captivé les spectateurs.
Une initiative soutenue et enrichissante
Ce Masterclass n’aurait pas été possible sans le soutien des nombreux partenaires qui accompagnent le projet Danse Sans Frontières. En collaboration avec Uwezo Afrika, Fire Dance Cie et Mot’Art, l’Institut Français de Bukavu joue un rôle central dans la promotion des arts vivants dans la région.

Les participants, venus de Bukavu et Goma, mais aussi d’ailleurs, repartent avec bien plus que des techniques de danse. Ils emportent une vision renouvelée de leur rôle en tant qu’artistes dans leurs communautés respectives.
Un impact durable pour Bukavu
Au-delà des techniques apprises, ce Masterclass a ouvert de nouvelles perspectives pour la scène artistique de Bukavu.
« La danse à Bukavu a un potentiel immense, et il est temps qu’elle rayonne à l’échelle internationale, et nous espérons que cet élan se poursuivra », a ajouté Serge Aimé Coulibaly.
Ce programme n’aurait pas vu le jour sans le soutien d’institutions comme l’Institut Français, Uwezo Afrika et Fire Danse. Ces collaborations renforcent l’ambition de faire de Bukavu un centre de référence pour les arts vivants.
Et après ?
La tenue de cet événement à Bukavu marque un tournant pour la scène artistique locale. En accueillant des figures de la danse contemporaine comme Serge Aimé Coulibaly, l’Institut Français offre une plateforme aux talents locaux pour s’élever et se connecter au-delà des frontières. Serge a laissé à Bukavu des graines d’inspiration, prêtes à germer dans les futurs projets des participants.
« C’est un premier pas, mais il en appelle beaucoup d’autres », a conclu Josh Masheka.
Avec des initiatives comme Danse Sans Frontières et des formations aussi enrichissantes que « The Political Body », Bukavu s’affirme comme un carrefour culturel dynamique. À quand la prochaine édition pour de nouvelles explorations artistiques ?
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