Pendant cinq jours intenses, des partenaires agricoles issus de différentes provinces de l’Est de la République démocratique du Congo ont bénéficié d’un atelier stratégique dans le cadre du projet « Beans for Women Empowerment in Eastern DRC » (CHEFE/B4WE). Organisée par le Centre International pour l’Agriculture Tropicale (CIAT), cette formation avait pour objectif de transformer ces participants en formateurs à leur tour, capables de diffuser des connaissances pratiques et stratégiques dans leurs communautés rurales.
L’objectif principal du projet B4WE vise à l’autonomisation de la femme en vue de lutte contre la malnutrition à travers la culture de haricots.

« Notre ambition est de renforcer les chaînes locales autour du haricot, en misant sur la biofortification, le leadership féminin et l’agriculture durable. Le vrai changement commence là où la connaissance circule librement. », a souligné Adebola Awotide, Team Leader du projet B4WE-CIAT, en ouverture de la formation.
Mme Agnes Manthi, experte en finance inclusive, a animé le premier module participatif où les participantes ont exploré les sources de financement existantes dans leurs milieux, de l’épargne communautaire aux applications mobiles comme Mobile Money.
« Tous les prêts ne sont pas mauvais. Mais beaucoup deviennent problématiques lorsqu’on ignore les conditions qui les entourent », a-t-elle averti.

Un accent particulier a été mis sur la compréhension des modalités de prêt, la construction de business plans accessibles, et l’usage stratégique des technologies mobiles pour la gestion financière.
L’agrobusiness en action
À travers des cas inspirants comme celui de Larissa et Jean-Claude, jeunes promoteurs semenciers, les participants ont appris à bâtir un business plan réaliste, tenant compte des charges, du marché et des marges bénéficiaires. Une simulation de tableau budgétaire sur Excel a permis de mettre en pratique ces notions.
« Beaucoup de producteurs évitent de noter leurs dépenses, de peur d’en voir la réalité. Pourtant, une bonne comptabilité est la clé d’une bonne décision », a martelé Paul.
Ensuite, la présentation de la plateforme numérique PESIRA a marqué les esprits. Dédiée aux acteurs de la chaîne de valeur agricole, cette interface permet un accès facile aux services agricoles.
Communiquer pour changer
. Ayant pris la parole, Napoléon Kajunju se base sur les résultats d’études du programme PABRA, il a démontré comment une stratégie de communication bien construite peut faire évoluer les comportements en faveur de la consommation des haricots biofortifiés (HIB).

« Il faut aller au-delà de l’information. Il faut éduquer, convaincre, mobiliser avec tous les canaux possibles. C’est ainsi que l’on bâtit des sociétés résilientes. », a-t-il affirmé.
De son côté, Yvonne U. Munyangeri a présenté le module sur les services climatiques, avec un focus sur l’application « Hinga Smart ». Cet outil numérique fournit aux agriculteurs des données météorologiques utiles pour la planification de la culture du haricot. Les participants ont testé l’outil, suggérant sa traduction en langues locales et la possibilité d’un service SMS pour les producteurs sans smartphone.
Un engagement collectif pour transformer l’agriculture
Tout au long de cette formation, les échanges ont été riches, les interventions pointues, les témoignages émouvants. Les participants sont repartis mieux outillés, motivés à relayer les enseignements reçus.

« Nous sommes venus avec de doutes et à travers cette formation de capacitation reçue nous revenons avec plusieurs connaissances à transmettre à nos membres et des agriculteurs que nous encadrons »,
Et d’ajouter,
« Personnellement je suis déjà informé beaucoup sur l’importance de la culture de haricot ainsi donc nous irons transmettre ces informations aux enfants dans nos écoles respectives et eux à leur tour, ils iront restituer à leurs parents », se confie Emmanuel Biringanine représentant de PROVED.

« Le développement agricole ne dépend pas seulement des semences ou des outils. Il dépend des femmes et des hommes qui s’engagent à faire pousser le changement dans leurs communautés. », s’exprime Chouchou Nfundiko avec détermination.
#Voix d’attraction