Depuis plus de 5 ans en République Démocratique du Congo, dans sa partie Est, dans la ville de Bukavu, la culture se conjugue désormais aussi au féminin. Parmi ceux qui se distinguent par leur voix, on y retrouve celle de Kathia Amina Bufole. Elle est une jeune journaliste et animatrice culturelle, qui a choisi de faire la promotion de l’art, la culture et de l’engagement communautaire pour inspirer une nouvelle génération.
Dans un domaine souvent dominé par les hommes, Kathia se démarque par sa magnifique voix radiophonique, sa plume affûtée et sa passion pour la culture locale. Découvertose-Média est allé à la rencontre de cette jeune femme déterminée à prouver que le micro n’a pas de genre, et que la culture peut devenir un véritable levier de paix et de développement.
Découvertose-Média : Bonjour Kathia Amina, et merci d’avoir accepté notre invitation.
Kathia Amina : Bonjour cher Journaliste et à toute l’équipe de Découvertose-Média, c’est un réel plaisir d’être avec vous !
D-M : Kathia, pouvez-vous nous raconter brièvement votre parcours scolaire, de vos études en communication à l’Université Officielle de Bukavu jusqu’à vos débuts dans le journalisme ?
K.A : Bien sûr, pour parler de mon parcours académique. Je suis un produit de l’institut Nyalukemba où j’ai passé douze ans, dont six en primaire et six en secondaire. J’ai fini dans la section pédagogique et je peux attester aujourd’hui que cette section a aidé beaucoup dans le développement de mon affirmation devant un public. A peine mon pied foulé à l’Université Officielle de Bukavu en 2020, dans le département des sciences de l’information et de la communication, j’ai saisi une opportunité de formation de la Radio Universitaire ISDR/Bukavu en partenariat avec l’Internews. Cependant, aux côtés de grands journalistes j’ai développé ma plume et aujourd’hui je me sens fière de faire partie du corps-presse de Bukavu.
D-M : Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir la voie du journalisme culturel et surtout à lance des émissions aussi originales « La chronique des influenceurs » et Parole à l’auteur »?
K.A : Mon choix d’évoluer dans le journalisme culturel se justifie déjà par le fait que j’aie grandi dans une famille artistique. Ma maison était toujours pleine d’artistes et je me suis habitué à cet univers. Lorsque j’entendais parler de Uwezo FM, un média culturel local, j’ai vite déposé ma lettre pour un stage, afin de contribuer dans l’évolution de la culture à travers un média. « Parole à l’auteur » est une émission que j’aie rencontrée, j’ai seulement pris le relais en continuant sa diffusion. Après un constat selon lequel les artistes utilisant les web ne sont pas beaucoup invité dans les médias pourtant garants d’une philosophie communautaire. J’ai pensé qu’il serait mieux de créer un espace « Chronique des influenceurs» où on discute des questions communautaires afin de les transformer en acteurs qui promeuvent les questions existentielles comme la paix, la cohésion sociale, le vivre ensemble également à travers les réseaux sociaux. C’est ainsi que nous recevons des comédiens, des ambassadeurs, des mannequins et toute cette catégorie artistique oubliée pour cette cause de paix.

D-M : Vous êtes encore très jeune. Quels défis avez-vous rencontrés en voulant vous imposer dans un domaine aussi compétitif ?
K.A : Les défis, je préfère les appeler « période d’apprentissage ». Dans les médias, on doit s’adapter vite, apprendre sans cesse et garde sa motivation. Être une femme dans ce domaine exige aussi de se battre pour être prise au sérieux, mais j’y vois une belle opportunité d’inspirer d’autres jeunes filles.
D-M : En plus du journalisme, vous êtes aussi maîtresse de cérémonie. Comment avez-vous développé ce style particulier qui marque vos prestations ?
K.A : Déjà petite, j’étais habitué à des présentations devant le public, notamment à travers des prestations dans des scènes de théâtre à l’école primaire, l’implication dans des évènements culturels au secondaire. J’ai toujours aimé lorsque les choses sont faites avec une certaine finesse, une innovation et de l’ordre. Et puisque les femmes sont moins représentées dans le secteur de l’animation, je voulais apporter une touche féminine qui rappelle que la femme peut tout, qu’il n’y a pas de sot métier et que tous les métiers sont accessibles aux hommes et aux femmes, pourvue qu’il y ait de l’ambition.
D-M : Parmi toutes les cérémonies que vous aviez déjà animées entre autres mariages, anniversaires, conférences, laquelle vous a le plus marqué et pourquoi ?
K.A : L’animation des événements culturels est ma préférée. J’adore partager ma joie, motiver et conduire mon public à sa propre découverte. Aussi, les animations des salons de discussions, notamment pour partager des réflexions et construire des échanges solides et impactant.
D-M:. Vos prestions aux grands festivals comme Festiras et Festival Izulu ont rencontré un certain succès. Comment est née l’idée de partager vous lancer dans l’animation culturelle ?
K.A L’animation culturelle telle que je le disais est née de cette vie partagée déjà avec les artistes. Alors comme grandes sont mes ambitions, je veux frôler des grandes scènes, me faire connaitre à des plus grands publics et réseauter avec des grands acteurs du secteur culturel. Et l’animation culturelle est l’une des voies pour atteindre ces ambitions. Mais bien-Sûr, la mode et la culture rassemblent à travers des productions musicales, cinéastes ou la mode et à travers ce rassemblement des questions de développement peuvent être touchées afin de transformer chaque participant en acteur. C’est là que vous verrez dans des évènements culturels des banderoles, des paroles interpellatives et même des appels à actions.
D-M : Selon vous, quel rôle peuvent jouer les jeunes créateurs de contenus congolais pour valoriser la culture locale ?
K.A : En comprenant d’abord les défis auxquels elle fait face, puis en proposant des solutions. Les jeunes créateurs doivent produire des contenus riches, valoriser nos différences culturelles comme une force, pas comme une source de division. Ils doivent utiliser le numérique pour sensibiliser, unir et inspirer.
D-M : Penses-tu que la culture et la mode peuvent aussi être des leviers de développement ?
K.A : Oui, sans aucun doute. La culture et la mode rassemblent ! À travers un concert, un défilé, un film ou un salon artistique, on peut parler de paix, de santé, d’éducation.
Ces événements sont des espaces puissants de sensibilisation. On y trouve souvent des messages forts, des banderoles engagées, des appels à l’action. C’est la preuve que l’art peut éveiller les consciences.
D-M : Où voyez-vous Kathia AMINA dans cinq ans ?
K.A : Dans cinq ans, Kathia Amina deviendra être une animatrice de grande portée, en foulant des grandes scènes et des grandes réunions et elle deviendra un acteur majeur de développement du continent Africain. Car comme elle le pense, l’Afrique se développera par des africains conscients que toutes les solutions à nos problèmes sont à notre portée, et que chacun a un rôle à jouer.
D-M : Quel message aimeriez-vous adresser aux jeunes du Sud-Kivu en particulier les filles qui hésitent encore à se lancer dans leurs passions ?
K.A : Particulièrement aux jeunes filles, je dirai suivez votre instinct, n’éteignez pas cette voix intérieure qui vous appelle à l’action, découvrez ce pourquoi vous êtes faites (la raison pour laquelle vous êtes encore vivante) et préservez votre intégrité. Aux jeunes de mon âge, chacun a sa part à jouer pour un Congo développé. Etre sérieux et poursuivre une seule ambition à caractère constructif.
D-M : Un dernier mot ?
K.A : Oui ! A ajouter c’est dire que je travaille dans quelques projets artistiques locaux. Notamment le festival Zero Polemik, j’ai eu l’honneur d’animer le Festiras 3, Izulu 5 et j’ai hâte de dévoiler mes prochaines collaborations dans le secteur culturel.
Découvertose-Média : Il sied de noter que Kathia Amina incarne cette jeunesse congolaise ambitieuse et inspirante, qui croit en la force de la culture pour transformer les mentalités. Par sa voix, son énergie et sa vision, elle prouve qu’à Bukavu, les femmes ne se contentent plus d’applaudir la scène, elles peuvent la dominer.
#Voix d’attraction



Pour moi Kat c’est le deux, la boss radio et une voix captivante à la fois
Merci beaucoup pour ton point de vue🙏🏾